Comme son nom ne l’indique pas, le studio Akatre est composé de trois créatifs inspirés basés en banlieue parisienne : Valentin Abad, Julien Dhivert & Sébastien Riveron. Trois profils différents mais complémentaires qui exercent leur art à la croisée de plusieurs disciplines que sont la typographie, le design graphique, la photographie ou les installations artistiques… Leur mot d’ordre : l’expérimentation. Interview.
Bonjour, Julien, Sébastien et Valentin, comment allez-vous ?
Nous allons très bien, merci. Cette semaine (fin juillet), nous finissons un shooting pour une campagne, avant de partir en vacances et de belles choses imprimées sont à venir pour la rentrée.
Le studio s’appelle Akatre mais vous n’êtes que trois ! Où est passé le quatrième ? Mais peut-être que votre nom se réfère plutôt au format A4…
Le quatrième est le client en réalité, qui vient dans l’équipe lors de l’élaboration d’un projet. Mais notre nom est forcément en lien avec le format du papier à lettre : A4, le format standard, le plus courant pour communiquer.
Quels sont les profils qui composent votre studio ?
Nous sommes donc trois et nous travaillons ensemble de manière générale, mais chacun d’entre nous gère plusieurs projets en même temps. Nous réalisons des photos, des clips, des livres, des affiches, des sites internet, des identités visuelles, des installations artistiques et des créations sonores pour nos expositions. Et dans les projets de design, pour chaque projet, nous réalisons une typographie.
Vous êtes donc spécialisés dans plusieurs domaines : graphisme, typo, photographie, installations qui sont associés pour chaque projet… Comment êtes-vous organisés ? Chacun d’entre vous a-t-il un rôle bien défini ? Tout est réalisé avec trois cerveaux et six mains ?
Il y a des projets qui nécessitent une organisation voire une réponse de groupe et d’autres projets qui permettent une approche plus personnelle, laissant l’expression libre à chacun. Nous avons tous les trois envie de toucher à tout. Donc il est bon pour nous de nous organiser pour être efficaces, et en même temps d’être flexibles en fonction des envies de chacun. C’est une vraie dynamique de groupe qu’il faut mettre en place.
Les expérimentations, transformations, mélanges… semblent être à la base de vos projets… L’idée est de sortir des sentiers battus, d’innover en utilisant des matériaux parfois récupérés, différentes techniques… ?
Oui, c’est vrai, l’expérimentation tient une part importante dans notre réponse typographique, plastique ou photographique. Nous n’avons jamais compris le modèle français qui tend à ranger les personnes dans des cases. Nous avons monté notre studio justement pour ne pas être étiquetés sur tel ou tel style, ou telle ou telle profession. Dans le modèle anglo-saxon, il n’est pas rare de voir des créatifs qui touchent à différents domaines. Pour nous, c’est la même chose, c’est quelque chose qui a été naturel et nécessaire. Nous avions besoin de cela pour nous exprimer et prendre des risques dans les projets de commande.
Vous avez fait l’objet d’un ouvrage édité chez Gestalten, référence en matière de livres d’art. Racontez-nous un peu comment cela s’est mis en place…
Depuis la création de notre studio en 2007, Gestalten et Victionary ont toujours publié nos photos et nos travaux dans des livres à thème. Nous étions très flattés de voir que ces éditeurs suivaient notre travail sur notre site internet. Et un jour Gestalten, nous a fait une nouvelle demande et nous leur avons dit, qu’un jour, ce serait bien de penser à faire un livre sur nous… Et ils ont répondu : oui. Cela a pris un an, nous voulions faire un livre expérimental et eux un livre pédagogique sur toutes les créations que nous réalisions… Alors, nous avons accepté, à condition de ranger tous nos travaux uniquement par couleur (et non pas par date, commanditaire ou type de projet). Une manière de confronter nos différents travaux avec humour et dérision. http://shop.gestalten.com/zero-to-five.html
J’ai également vu que vous aviez été récompensés pour votre coffret DVD. Comment l’avez-vous imaginé ? Est-ce compliqué de sortir des codes « classiques » pour ce type de packaging ?
C’est un beau projet que nous avons réalisé entre la France et la Suisse pour la chorégraphe Cindy Van Acker que nous adorons et respectons beaucoup pour son œuvre. Nous sommes ravis d’avoir réalisé le coffret des captations de ces 6 solis. Nous aimons beaucoup travailler avec les chorégraphes, c’est un monde de création et de rigueur qui nous inspire. Nous avions également pris beaucoup de plaisir à réaliser le livre de Myriam Gourfink, édité aux Presses du Réel. Nous ne savons pas comment le coffret de Cindy Van Acker a été inscrit au Club des AD mais c’était une belle surprise de recevoir un prix pour ce travail et d’être invités à cette cérémonie car les hommages sont rares dans ce métier.
Vous avez collaboré avec Kumo Design pour la création d’un porte parapluie. Etes-vous attirés par l’univers du meuble ou du luminaire par exemple ? Créer une chaise ou une lampe…
Nous adorerions créer du mobilier pour une exposition ou pour le commercialiser et nous le faisons déjà pour nos besoins personnels. C’est évidemment quelque chose qui nous touche et nous attire. Nous serions ravis de travailler sur ce domaine.
Quelle sera votre prochaine installation artistique et où sera-t-elle exposée ?
La prochaine exposition à laquelle nous participerons sera « Nature(s) » édition 3 qui aura lieu du 27 novembre au 6 décembre 2015 à Mains d’Œuvres, un lieu de création, de recherche et de diffusion dédié aux artistes, situé à Saint-Ouen en région parisienne.
Quel est le programme des prochains mois, pour la rentrée ?
La sortie de l’album d’AaRon, d’Alexandre Chatelard, de Lilly Wood. Un nouveau clip pour Ana Zimmer, de nouvelles choses imprimées et animées, un remix musical et puis les identités visuelles dont nous nous occupons.
