Directeur artistique parisien, Ugo Gattoni fait montre d’une étonnante technique et d’une précision horlogère lorsqu’il s’agit de dessiner sur grands formats où se mélangent typographies et illustrations. Membre des Ultra Copains, cet as du rotring a mis tout le monde d’accord avec sa fresque Bicycle et collabore aujourd’hui avec Hermès, Commune de Paris ou Rolex. Interview.
Salut Ugo. Retrace-nous ton parcours pour démarrer…
J’ai démarré en freelance en 2010 juste après l’obtention d’un diplôme de concepteur graphique à l’EPSAA. Je n’avais pas du tout envie d’intégrer une agence, je me suis donc lancé dans le dessin d’un grand format.
Tu t’es fait connaître en 2011 grâce à un mur de 33ft d’après ta bio…
En effet, c’était le format de mon dessin, 10 x 1,20 m. Je l’ai rempli au rotring pendant 8 mois avant de l’exposer à Paris. C’était vraiment mon premier pas dans le monde de l’illustration.
Tu te déplaces toujours avec de quoi dessiner ou arrives-tu à passer une journée voire plusieurs sans toucher ton matériel ?
Oh oui je me fais même de grosses semaines sans toucher à un crayon. Ça fait du bien, ça permet de murir certaines idées et surtout de revenir face au papier avec une forte envie de dessiner.
Peux-tu nous faire l’inventaire de ta boîte à outils… Quels sont ceux dont tu ne te sépares jamais ?
Pour ma part c’est assez simple, je n’ai que crayons et rotring. Mon carnet de croquis où il y a plus de notes que de dessins et mon iPad pro que j’utilise surtout dans le train, pour des petits tests.
Et celui de tes inspirations, tes influences… ?
J’ai toujours aimé les légendes, la mythologie grecque, l’architecture, les caryatides ou autres statues… Autant de classiques que j’aime tordre avec un soupçon de surréalisme dans mes dessins.
Selon toi, comment devrait être le crayon ou le feutre du futur ?
Je crois que le crayon est une des rares inventions qui n’a pas trop évolué depuis l’antiquité, donc je ne sais pas trop, je l’aime bien comme ça !
Tu travailles depuis quelques temps déjà avec la maison Hermès. Raconte nous un peu l’histoire de cette collaboration et ce que tu réalises avec la marque…
Ils m’ont contacté il y a 3 ans, après être tombé sur mon livre Bicycle. Après un premier carré et une exposition à leurs côtés, je finis actuellement mon 4ème foulard avec la maison. C’est un vrai relationnel d’amitié et de confiance qui s’est instauré avec le temps.
Tu dessines également sur des grands formats et tu utilises une loupe… Je pense notamment au projet Bicycle. Peux-tu nous en parler plus en détails ?
Ce projet m’a été commissionné par Nobrow, l’éditeur anglais, à l’occasion des JO de Londres de 2012. Je passais beaucoup de temps là-bas à ce moment-là et je suis tout naturellement parti sur une course de vélo à travers les rues de la ville, sur 5m de long. C’était vraiment un projet important dans mon travail grâce auquel j’ai compris pas mal de choses techniquement qui se sont confirmées plus tard.
Tu te charges également de l’animation de tes illustrations ?
Je ne suis que le réalisateur de mes animations, c’est à dire que je m’occupe du story board, de l’ambiance et des décors. J’ai une très bonne équipe d’animateurs qui se charge de faire bouger mes dessins. C’est beaucoup de discussions pour faire passer l’esprit de l’animation, le caractère des différents personnages, etc..
Qui est ton « ultra copain » et que vous faites-vous ensemble ?
C’est Le Mcbess forcément ! On s’est connus par le dessin, mais on en parle rarement, la plupart du temps on mange !
Quels sont tes projets pour l’été et pour septembre ?
J’ai pas mal de projets qui ne sortiront que dans un an et demi. Mais à partir d’octobre, je vais m’enfermer un peu pour produire une exposition personnelle car cela fait bien trop longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de m’en occuper.
