Considéré comme l’un des plus importants créateurs de mobilier du 20ème siècle par le New York Times, Vladimir Kagan a créé une œuvre iconique de la modernité. Typiques du style des années cinquante à soixante-dix, ses pièces phares s’arrachent aujourd’hui dans les plus grandes salles des ventes. Portrait.
Né à Worms, en Allemagne, en 1927, Vladimir Kagan est décédé à Palm Beach en Floride en 2016. Arrivé aux États-Unis en 1938 à l’âge de 11 ans, il se destinait à la peinture et à la sculpture mais, lors de ses années de formation, il se passionna pour le dessin et l’architecture. Après une formation d’architecte dans la prestigieuse université de Columbia, il rejoint en 1947 son père, maître ébéniste pour travailler à ses côtés et apprendre tous les secrets de fabrication des meubles. Il avouera plus tard « Mon père était un artisan extraordinaire. C’est parce que je n’étais pas aussi bon que lui que je suis devenu designer ». Et cela fût une bonne idée car dès ses débuts, à seulement 20 ans, il imagine une chaise qui sera produite durant plus de cinq décennies ! En 1949, il imagine le canapé Serpentine qui lui offre une notoriété immédiate. Cette pièce incontournable du design mid-century se trouve encore aujourd’hui dans les collections du Vitra Design Museum entre autres.
Mes meubles sont dessinés pour trôner au milieu d’une pièce. Ma mission est de bousculer entièrement l’espace, d’ignorer les murs et d’attirer l’oeil sur quelque chose
Toujours en dehors des clous et en avance sur son époque, Vladimir Kagan fait des formes asymétriques sa signature. Ces lignes fluides, organiques et minimalistes ont rapidement séduit les grands noms comme Gary Cooper, Frank Sinatra ou Andy Warhol, et plus récemment, David Lynch, Angelina Jolie et Brad Pitt ou encore Uma Thurman.
En 1949, il fonde sa fabrique de meubles à New York. De grandes entreprises comme General Electric, Walt Disney ou Fairchild Aviation font alors appel à ses talents pour leurs siège sociaux. À la même époque, il créé sa première collection baptisée «Tri-symétrique». Parmi ses créations emblématiques, Kagan dessine en 1958 une ligne de mobilier intérieur-extérieur qu’il nomme « Capricorne ». En 1970 sort la collection «Omnibus», une série qui sera reprise par Gucci en 2013 dans l’intégralité de ses magasins à travers le monde, preuve que les pièces de Vladimir Kagan ne perdent pas une ride avec les années…
Légendes du design américain du XXème siècle, les pièces de Kagan sont depuis 2013 rééditées par Luxury living qui rassemble Fendi Casa et Kenzo Maison. Le groupe italien distribue donc les canapés Serpentine et Crescent mais également la chaise Barrel, exposée au Brooklyn Museum. La table Fred, la lampe Shirley, les chandeliers Grace et Ava, et les tables Sculpture et Marilyn font également partie des créations disponibles aujourd’hui.
Des meubles réalisés selon les croquis de l’époque, qui allient confort, fonctionnalité et inventivité, les trois ingrédients indispensables d’un grand designer.
