Steven Burke est gaucher, il aime le surf, les belles bécanes, il est papa d’une petite fille, il joue avec les mots et le tout le rend heureux mais surtout il est un défenseur des belles lettres, peintes à la main. Rencontre avec le créateur du luckylefthand studio.
Salut Steven, comment ça va au Pays Basque ?
Alors, j’habite dans les Landes mais à la frontière avec le Pays Basque, effectivement. Et ça se passe bien, je suis tombé amoureux de cette région il y a quelques années et nous avons décidé de poser nos valises ici. C’est la campagne mais il se passe de plus en plus de choses, et j’aime bien maintenant vivre dans un endroit calme et sauvage à la fois.
Tu es donc gaucher et tu as une théorie sur le fait que cela te rend heureux ?
Oui je suis gaucher, ça ne me rend pas plus heureux mais c’ est pour moi un inconvénient physique dans le domaine de l’écriture et du dessin que j’arrive à transformer en avantage.
Tes travaux sont multiples mais tu as l’air d’apprécier plus particulièrement le bois…
J’adore le bois. C’est un matériau vivant, noble, chaud, que l’on peut transformer, embellir, graver, poncer etc… En tout cas à mon niveau, c’est un matériau accessible que je peux façonner à ma guise et qui donne un résultat à chaque fois différent, mais toujours naturel.
Tu travailles principalement sur papier, mais aussi sur mur et dans les bois, quelle est ton approche de ces boulots en extérieur ? Street Art ? Nature Art ?
Je ne sais pas, je ne me pose pas la question. Lorsque je travaille en extérieur, c’est autour de chez moi et donc à la campagne, dans la forêt ou au bord des routes. Lorsque que j’en ai le temps et surtout lorsque le support s’y prête. C’est tellement beau vers chez nous, tellement naturel que je ne veux surtout pas dénaturer cela. J’intègre toujours le côté temporaire à mes œuvres, je sais qu’elles ne vont pas rester longtemps et c’est même ça qui me plaît au final. Je parlerais donc plutôt d’art éphémère.
Toujours sur bois, tu as aussi fait des petites peintures très colorées, tu développes un travail plus artistique ? Des projets d’expos ?
Ah, vous avez dû voir une ancienne peinture, j’essaye d’entretenir un travail personnel mais malheureusement je manque de temps pour ça en ce moment qui se partage entre ma petite famille et mes commandes graphiques.
On remarque que tes projets comportent toujours une petite dose d’humour…
Oui, la plupart du temps. Mais ça reste toujours très simple, à la limite de l’absurde.
L’univers des deux roues motos et vélos semble beaucoup te plaire, c’est ton homonyme, le coureur cycliste anglais qui t’inspire, ou tu es toi-même un biker ?
Ni l’un ni l’autre! (rires) Je ne fais pas non plus énormément de vélo (ça y est, maintenant vous savez que je ne suis pas un grand sportif) mais j’ai toujours été attiré par le deux-roues. Pour ce qui est de l’univers de la moto, ça a été un concours de circonstances, j’ai rencontré des personnes qui avaient besoin de visuels, sur motos, casques, garde-boue ou blousons pour « Bixente Moto » à Anglet, ou encore pour la communication visuelle du rassemblement annuel « Wheels and Waves » à Biarritz par exemple. Ceci dit je ne suis pas non plus un fan inconditionnel de ce milieu, j’aime bien quand cela reste authentique, personnel et décalé, ce qui est de moins en moins souvent le cas en ce moment.
Tu as collaboré en 2013 avec Lacoste L!ve, tu peux nous parler du projet ?
Le travail pour Lacoste L!ve découle directement du blog Edrem que je tiens avec deux amis, David Zazurca et Sébastien Paquereau. Un blog de dessins impulsifs avec toutes sortes d’inspirations mais principalement les premiers comics, la ligne claire et les graffitis que l’on retrouve sur les arrêts de bus ou autres toilettes publiques. Nous avons eu une parution dans le magazine Vice qui a entraîné des commandes pour des marques comme Marc by Marc Jacobs ou Lacoste L!ve.
Tu es régulièrement sollicité par des magazines pour leurs titrailles, quel est ton rapport avec les supports papier ?
J’adore dessiner des titres sur papier et les voir imprimés dans des livres ou magazine, surtout quand un soin particulier a été apporté à la mise en page et au façonnage du support. C’est une finalité, un aboutissement qui est plaisant.
Côté technique, tu es un touche-à-tout, pinceaux, bombes, bricolages, quel est ton outil de prédilection ?
Tout dépend du support mais ça reste quand même majoritairement le pinceau pour les travaux de type custom, et le crayon ou marqueur pour le papier. Je m’efforce toujours de travailler avec des moyens de réalisation très basiques et primaires, je suis content lorsque le travail final est impactant et qu’il a été réalisé avec des moyens que monsieur tout le monde peut également utiliser. Les magasins de bricolage sont donc pour moi une source d’inspiration technique.
Quelles sont tes influences ? On remarque que ton univers est proche d’artistes comme Huskmitnavn, Geoff Mcfetridge…
J’ai je pense pas mal d’influences mais plus sur la façon dont ces personnes arrivent à accomplir un projet. J’aime beaucoup le travail des personnes que tu cites, et je pense qu’on a la même volonté de simplicité et clarté dans le message, avec le moins de moyens possible
Un mot sur le blog Edrem que vous animez à plusieurs …
Il n’est plus vraiment à jour depuis quelques temps car nous avons chacun des vies bien remplies, mais il repartira de plus belle certainement un jour !
Des projets futurs ?
Je viens de finir de peindre un casque de moto Bell pour une exposition collective sur ce thème. Il sera exposé au Bike shed à Paris en Avril, à Londres en Mai, et en Juin à Biarritz lors du Wheels ans Waves. Il y a différentes collaborations avec plusieurs marques qui vont sortir, pas mal d’identités graphiques et je m’occupe aussi de développer visuellement notre marque familiale de fabrication de sacs et accessoires recyclés Fantome.
https://www.luckylefthand.com/