Le designer britannique Tom Dixon célèbre cette année les 20 ans de sa marque éponyme. A cette occasion, il a présenté « Twenty » en juin dernier lors de la Design Week de Milan, une exposition rétrospective des créations de son label fondé en 2002. Et ça nous a donné envie de retracer son parcours et d’évoquer cet évènement majeur dans le monde de la création contemporaine.
En l’espace de vingt ans, la marque Tom Dixon a connu un immense succès à travers le monde. Aujourd’hui, elle est distribuée dans plus de 90 pays, emploie plus d’une centaine de personnes et fait partie des plus influentes dans l’univers du design. Mais le britannique n’a pas vraiment changé ses habitudes et son savoir-faire puisqu’il apprécie toujours autant travailler avec ses mains et étudier de près les matériaux et leurs utilisations. C’est ce qui fait son ADN depuis plus de 20 ans d’ailleurs car sa carrière a démarré bien avant.
Il faut remonter au milieu des années 80 pour mieux cerner le parcours de cet anticonformiste novateur dont les débuts furent marqués par une première collection composée de meubles récupérés et soudés. Dans le même temps, il signera son premier grand succès, la S Chair, conçue en collaboration avec Cappellini. A la fin des années 90, il est nommé directeur de la création chez le géant Habitat chez lequel il va insuffler un vent de nouveauté sur les créations tout en conservant la vision de son fondateur Terence Conran. Jusqu’en 2008, il concevra des pièces au design simple et moderne qui lui vaudront d’être nommé en 2001 Officier de l’ordre de l’Empire Britannique par Sa Majesté la Reine pour services rendus au design britannique. En parallèle de sa mission chez Habitat qui prendra fin en 2008, il fonde son label Tom Dixon en 2002 dont le premier best-seller fut la Mirror Ball.
Toujours éditée aujourd’hui, cette lampe inspirée des casques de cosmonautes se compose d’une boule en polycarbonate qui réfléchit la lumière et l’environnement dans lequel elle se trouve. Elle sera par la suite déclinée en différentes tailles et sous forme de suspension avec finition chrome originale ou dorée. Cette collection est d’ailleurs l’une des illustrations parfaites du savoir-faire de Tom Dixon, passionné par la matière et les innovations techniques.
A partir d’un matériau brut, le designer s’amuse à le moderniser et à l’adapter pour les intérieurs. Chaque projet est un nouveau défi pour lequel il faut se réinventer selon lui et qui marque bien souvent les esprits d’un point de vue sculptural et technique. Ses pièces sont immédiatement reconnaissables à l’image de ses célèbres collections de luminaires telles Beat, Melt, Copper, ou encore Void, le plus souvent réalisées en cuivre, laiton, acier ou verre soufflé. Mais au-delà du mobilier et des objets, Tom Dixon lance en 2007 son Design Research Studio au sein duquel il conçoit avec ses équipes des espaces de vie et autres produits de manière globale : identité, intérieur, architecture, branding… en collaboration avec différents types de clients aux quatre coins du globe. Restaurants & bars (Alto, Coal Office ou The Manzoni…), boutiques (Le Drugstore Paris), espaces de travail, hôtels (Pullman), résidences (Rondure House)…le designer explore tous les terrains de jeu sur lesquels il met en lumière ses luminaires, meubles et autres accessoires. Un touche-à-tout génial et avant-gardiste qui a dignement fêté les vingt ans de son label à travers l’exposition Twenty.
TWENTY
Il fallait être à Milan lors de la dernière Design Week du 7 au 12 juin derniers pour découvrir l’exposition Twenty consacrée au 20 ans de la marque Tom Dixon. C’est au cœur du Palazzo Serbelloni que le designer a présenté une série de pièces qui reflète une esthétique intemporelle avec dix objets tournés vers le passé et dix objets tournés vers le futur. Créations emblématiques retravaillées et repensées côtoyaient ainsi des objets prochainement lancés sur le marché avec comme fil conducteur, toujours, l’innovation et les matériaux. Fauteuil Wingback redessiné en version longue, suspensions Beat et Melt, chaise Bird fabriquée à partir d’algues, sculpture géante Mycelium ou encore le lustre String en métal ajouré… au total ce sont pas moins de vingt pièces qui furent exposées durant ces six jours de célébration du plus grand designer britannique.