Élue Designer of The Year par le salon Maison & Objet Paris septembre 2019, l’architecte Laura Gonzalez fait depuis quelques années partie des talents à suivre de très près. à la tête de l’agence Pravda Arkitect depuis 2008, cette parisienne décline un style classique revisité pour révéler l’âme des multiples lieux qu’elle transforme. Hôtels, bars-restaurants, boutiques… affichent d’audacieux mélanges d’influences, de matières et de motifs qui définissent un nouvel art de vivre.
A 36 ans, Laura Gonzalez affiche déjà une longue liste de projets d’envergure réalisés à Paris et à l’étranger. Des chantiers pilotés par son agence Pravda Arkitect fondée en 2008 durant sa cinquième année d’architecture à Paris-Malaquais. Volontairement éloignée des courants contemporains et de l’air du temps, l’architecte parisienne cultive sa différence à travers un style qu’elle définit elle-même de « classique revisité » fait de mélanges audacieux. Des hôtels aux boutiques en passant par les boîtes de nuit et les restaurants, elle a imposé sa griffe au cœur de lieux singuliers pensés pour recevoir avant tout.
Passionnée d’œuvres d’art, d’objets et de meubles depuis toujours, Laura Gonzalez a véritablement démarré son activité durant ses études avec un premier projet de boutique pour un ami puis des appartements avant donc de fonder Pravda qui signifie la vérité en russe. De fil en aiguille, elle a accumulé les chantiers pour gérer aujourd’hui près d’une trentaine de projets en même temps. Un rythme soutenu pour elle et son bureau puisqu’elle souhaite se réinventer à chaque nouvelle commande avec un idée directrice : créer une âme pour chacun des lieux qu’elle imagine. Sa marque de fabrique : puiser dans les références classiques, les associer avec des mélanges de détails, couleurs, de motifs, de textiles… et y ajouter une vraie touche de fraicheur. Un mix & match qui la caractérise et qu’elle enrichit au fil du temps. « Je fais en sorte de ne jamais me répéter » rappelle l’architecte qui n’hésite pas à « multiplier les détails et à faire en sorte que quel que soit l’endroit où l’œil se pose, il se passe quelque chose ».
Et effectivement, il se passe toujours quelque chose lorsque l’on observe de plus près les nombreuses adresse parisiennes et étrangères où elle a posé sa griffe. L’une des premières les plus réputées fut d’ailleurs le Bus Palladium, mythique boîte de nuit de la capitale entièrement revisitée par l’architecte qui a mélangé pas moins de 35 papiers peints, meublé d’objets chinés et remis le laiton au goût du jour. Une réussite qui va lui permettre d’attirer les regards et s’entourer petit à petit d’une équipe d’artisans d’art qui la suivent régulièrement. Marbriers, ébénistes, verriers, souffleurs de verre, laqueurs, spécialistes de la mosaïque… déclinent leur savoir-faire pour donner vie aux idées de Laura Gonzalez. Une manière de faire rayonner la création et la technique françaises partout où elle intervient.
Métamorphoser pour réveiller ou partir d’une feuille blanche, le début d’une commande reste un processus particulier pour l’architecte qui puise l’inspiration autant dans les expositions, les livres, les voyages que sur la toile ou dans les travaux de Madeleine Castaing, célèbre antiquaire et décoratrice française du début du XXème siècle devenue une référence. Un projet peut démarrer sur une couleur, une photographie ou encore un tableau puis ensuite les recherches de matériaux s’enclenchent pour définir un mariage entre le luxe et le brut sans oublier bien sûr l’inattendu et le décalé. « Ce qui m’amuse, c’est cette effervescence de créations. Ensuite, la difficulté est de trouver la bonne frontière entre le maximalisme de bon goût et le « too much ». Pas de bling bling, simplement de l’élégance et de l’audace.
Résolument libre dans la création, attentive aux moindres détails et réputée pour casser les codes, Laura Gonzalez prend un malin plaisir à expérimenter, diversifier et oser pour que la magie opère dès que l’on pénètre les écrins signés Pravda Arkitect.
Un imaginaire sans limite qui se traduit à travers des espaces incontournables de la capitale à l’image de l’Alcazar, de l’hôtel Relais Christine, la brasserie La Lorraine ou Lapérouse. Pour le Moma Group, elle conçoit également le Manko du chef péruvien Gaston Acurio et Noto sans oublier La Gare qui a rouvert ses portes dans le seizième arrondissement. Les restaurants restent ses terrains de jeux privilégiés puisqu’elle est aussi à l’origine du bistro Pierre Hermé installé dans Beaupassage, espacé dédié à la gastronomie où plusieurs étoilés ont pris racine. Mais elle s’exporte évidemment hors des frontières hexagonales pour réaliser des boutiques Cartier chez Harrod’s à Londres, Stockholm et Zurich (et Paris dernièrement), deux autres espaces de vente à Barcelone et Amsterdam pour la maison Louboutin… Restauration de boiseries, effets de métallisation, bar en marbre, décors peints, création de textiles spécifiques… sont autant de techniques et de styles qui identifient le style de Laura Gonzalez à travers ces lieux de vie. L’un de ses derniers projets d’envergure est celui d’une maison de maître du Vexin qu’elle a repensée comme un lieu hybride associant travail, showroom et espaces de réception pour accueillir collaborateurs, journalistes, artisans et chefs… et y présenter sa nouvelle collection de meubles. « C’est un mobilier qui me ressemble où tout se fait sur mesure, où l’on choisit la couleur d’une chaise, le mélange de tissus d’une chauffeuse… ».
Une ligne à découvrir aux côtés de pièces d’artisans d’art dès le mois de novembre prochain, quelques semaines après le salon Maison & Objet Paris qui se déroulera du 6 au 10 septembre 2019. L’occasion rêvée de découvrir l’univers de Laura Gonzalez à travers son mobilier et le Café Signature imaginé pour l’évènement où seront notamment servies des pâtisseries préparées par Pierre Hermé. Rendez-vous est pris à la rentrée au cœur du hall 7.