Pour sa première édition 2018, le salon Maison&Objet Paris salue le talent de la designer danoise Cecilie Manz en lui attribuant le titre de Designer of the Year. Revenons sur le parcours et les projets phares de cette créative compulsive qui depuis 20 ans écrit une belle page du design scandinave.
La danoise Cecilie Manz a grandi au cœur de l’atelier de ses parents céramistes… Un milieu qui lui a sans doute permis dès son plus jeune âge d’affuter son imaginaire et de nourrir sa créativité. Diplômée de l’Académie Royale Danoise des Beaux-Arts, section design, objets et mobilier en 1997, l’élégante quadragénaire complète sa formation en étudiant à l’université des arts et du design d’Helsinki et fonde l’année suivante son studio au centre de Copenhague.
Lauréate du prix « Crown Prince Couples Cultural » qu’elle a reçu en 2014 des mains du prince et de la princesse du Danemark, cette créative qui oscille entre énergie citadine et éléments naturels affirme que l’équilibre entre civilisation et nature est vital dans son processus créatif. Découverte par un éditeur allemand dans les colonnes d’un magazine de décoration, son premier projet « The Ladder » est une chaise-échelle d’une simplicité extraordinaire. Autre projet phare dans sa carrière, la lampe Caravaggio qui revisite la lampe industrielle, éditée en 2005 par Lightyears, toujours commercialisée aujourd’hui, preuve de l’efficacité et de l’intemporalité de ses créations.
Véritable touche à tout, elle ne s’interdit aucun projet, du vase en verre aux enceintes portables pour Bang&Olufsen, du plaid au minibar, des fauteuils en bois aux collections de tables et chaises pour Fritz Hansen… Pour Cecilie Manz, jouer avec les matières les usages et les besoins commence toujours en prenant place devant sa table à dessin pour crayonner de multiples croquis préparatoires. Elle met ensuite un point d’honneur à échanger avec les fabricants pour affiner et adapter son trait et répondre au mieux aux exigences de la contrainte industrielle.
Le design commence toujours à partir des matériaux. J’ai besoin de les ressentir avant de savoir si je peux en tirer quelque chose. À ce titre, je ne travaille qu’avec des éléments qui ont un sens pour moi. Je pars toujours du principe qu’une argumentation limpide et claire ne peut qu’aider, légitimer les dessins que je fais
Parmi les pièces iconiques de sa carrière, on peut citer la tablette tripode « Micado » en frêne ou en chêne, les poufs « Soufflé » en feutre et coton pour l’éditeur Offecct, la « Workshop chair » en pin d’Orégon massif pour Muuto, la table, le banc et les fauteuils « Moku » en hêtre japonais arborant des couleurs naturelles et poudrées pour l’éditeur japonais Nissin Mokkou… Nombre de ses créations sont éditées par Republic of Fritz Hansen, une belle série de céramiques utilitaires, des lampes, comme la « Mingus » ou la « Caravaggio », les fauteuils « Minuscule » ou la table « Essay », des pièces qui reflètent parfaitement le style de Cecilie Manz : pureté des lignes, respect des matériaux, et simplicité fonctionnelle.