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CLEMENT CIVIDINO : chasseur d’icônes du design

Curateur de mobilier et de microarchitectures du XXème siècle, Clément Cividino arpente le globe pour mettre la main sur des pièces iconiques parfois méconnues. Partie intégrante du patrimoine historique, elles sont ensuite mises en lumière à travers des projets d’expositions dans des lieux singuliers.

Bonjour Clément, comment est née cette passion pour le design et l’architecture du XXème siècle ?
Ça remonte à mon adolescence en fait lorsque j’habitais à Buenos Aires. J’ai commencé à chiner et à collectionner par pur plaisir personnel des pièces de mobilier Knoll, Eames, des vieux téléphones et des objets que je trouvais au marché d’antiquaires. Je n’avais aucune idée derrière la tête à ce moment -là. Quand je suis rentré en Europe, j’ai tout mis dans un container qui est resté quelques années chez mes parents. Et puis un jour, en feuilletant un magazine de décoration, je me suis rendu compte que j’avais pas mal de choses potentiellement intéressantes entre les mains et qu’il y avait peut-être quelque chose à faire. J’ai donc décidé de m’organiser pour acheter des lots et les revendre. Je me documentais beaucoup sur le mobilier et les modules d’architecture expérimentaux du XXème siècle aux côtés d’un antiquaire avec lequel j’ai fait mes classes. Puis de fil en aiguille, j’ai continué à chiner, à étoffer mon réseau jusqu’à ce que l’activité prenne plus d’ampleur.

Ton métier est celui de curateur ? Celui qui prend soin en latin…
Oui je me définis comme un curateur, j’essaye de mettre en lumière des designers et architectes qui sont parfois un peu tombés dans l’oubli comme Georges Candilis par exemple. J’ai beaucoup travaillé sur sa carrière et son œuvre à travers les archives, rencontré sa famille…Les grandes galeries ont pendant longtemps présenté les créations des noms les plus connus comme Prouvé, Perriand… en laissant de côté d’autres artistes. Je m’inscris dans une vraie démarche de mémoire et de sauvegarde du patrimoine.

Tu voyages pas mal pour dénicher les pièces et les microarchitectures ? Il y a aussi quelques véhicules…
Mon activité me demande de voyager régulièrement effectivement et d’avoir une certaine organisation. Mais avant de faire le tour du monde, il faut se renseigner, trouver les lieux où l’on peut dénicher des pièces intéressantes. L’année dernière, je me suis rendu en Grèce après avoir eu des infos sur une maison 3-4 ans auparavant. Je suis resté quatre jours sur place et il a fallu que je me renseigne dans le village pour trouver le numéro du propriétaire et enfin prendre contact avec lui. Cela fonctionne pas mal au bouche à oreille et cela nécessite du temps et pas mal de logistique surtout.
Oui j’ai aussi quelques véhicules que j’ai eu l’occasion de récupérer mais ce n’est pas ma spécialité. Les occasions se sont présentées et je me suis dit qu’ils pourraient avoir du sens au milieu d’une collection de mobilier et d’architectures.

Justement, tu parlais d’organisation et de logistique… comment ça se passe ?
Comme je le disais, il faut souvent pas mal de temps pour trouver les pièces et une fois que c’est bon, vient le temps de la logistique. Il faut souvent s’attacher les services d’entreprises spécialisées pour démonter et déplacer des grandes pièces. Et une fois qu’elles sont arrivées sur place, je travaille avec depuis une dizaine d’années avec une équipe qui rassemble des artisans ferronniers, menuisiers, des spécialistes de la fibre de verre… avec lesquels on restaure les œuvres pour ensuite les présenter au public.

As-tu des projets d’expositions pour les semaines et mois à venir ?
J’étais à Bruxelles mi-mars pour présenter une exposition comportant en majeure partie des créations de Georges Candilis. Et puis le 1er juin prochain, je présenterai une micro-capsule de repos crée par un élève de Rudolf Steiner et qui avait été installée à Munich pour les JO en 1972. Je l’ai achetée en 2008 et je me suis dit que les JO cette année était l’occasion de la montrer enfin au grand public. Ça se passera au domaine viticole de Terra Remota à Sant Climent Sescebes en Catalogne. Et je travaille également sur un projet de restauration d’un Pavillon tropical métallique imaginé par l’ingénieur Ferdinand Fillod en 1951.

https://www.clementcividino.com/

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