On retourne sur la côte basque, du côté de Biarritz, où est installé le jeune photographe Jon Sanchez. Spécialiste de l’image minimaliste, il a fait de l’Océan le principal sujet de ses séries ultra soignées que l’on peut retrouver dans son premier livre et surtout en ligne, sur son site et sur la plateforme SuperRare spécialisée dans les NFT.
Hello Jon, comment ça va à Biarritz ?
Tout roule ! Je ne quitterais Biarritz pour rien au monde. J’adore explorer, vagabonder et capturer la magie des paysages de ce petit coin de paradis autour de moi. Ma ville natale est entourée de paysages tellement variés : le littoral avec ses plages, ses vagues, ses falaises, les montagnes basques verdoyantes depuis lesquelles on voit l’océan, et juste un peu plus loin les sommets des Pyrénées, c’est un terrain de jeu exceptionnel !
Il se passe quelque chose sur la côte basque, tu n’es pas le premier photographe-artiste que l’on interviewe ces derniers mois… Il y a des bonnes vibes !
C’est plutôt cool, on y trouve de multiples talents dans différents domaines : Photographie, peinture, graphisme, musique… Biarritz est en train de devenir « the place to be » pour de nombreux créateurs.
Retrace-nous un peu ton parcours….
Je suis photographe basé à Biarritz, d’autres me connaissent également sous l’étiquette « Platoux » sur les réseaux sociaux. Je travaille en tant que photographe depuis sept ans. La photographie est apparue tôt dans mon adolescence, à 10 ans mes parents m’ont offert mon premier reflex numérique, à partir de ce moment-là je n’ai plus jamais arrêté de faire des photos.
Raconte-nous un peu ton histoire avec l’Océan, le surf et la photographie…
Je me suis spécialisé dans la photographie minimaliste dans laquelle émerge généralement un seul objet, souvent grandiose comme une vague, une montagne ou un personnage. Peu de présence humaine, et quand elle est là, ce n’est qu’une petite figure dans l’immensité. J’aime particulièrement ce style épuré où l’on ne garde que l’essentiel. J’ai tendance à capturer des lieux dépourvus de foules humaines ou de détails encombrants. En général, j’aime photographier très tôt le matin ou en fin de journée lorsque les lumières sont faibles, d’où ces teintes roses et bleutées. Tout est question de lumière. Le choix du meilleur moment de la journée pour photographier le bord de mer est extrêmement important, car l’intensité, la direction et la couleur de la lumière varient tout au long de la journée. J’analyse la météo et, en fonction des conditions, je choisis l’endroit où je vais photographier. Je choisis toujours d’aller photographier au lever ou au coucher du soleil, car c’est à ce moment-là que la lumière est belle et qu’elle joue avec la surface de l’eau pour offrir des effets de lumière et des reflets intéressants. Il faut prévoir ce qui va se passer à chaque instant, l’océan est un élément imprévisible. Dès que je regarde une vague, je l’abstrais inconsciemment de ses éléments les plus basiques. J’ai choisi un style minimaliste car ce style de photographie ne fait que contraindre l’imagination, je veux aussi que mes images dégagent de la sérénité. Pour moi, une photo n’est belle que si elle provoque ou dégage une émotion. J’aime avant tout le naturel, la douceur des images et les choses simples. J’essaie d’apporter un sentiment d’évasion où le spectateur se retrouve seul face à l’immensité des paysages qui s’offrent à lui. La lumière est si particulière au Pays Basque, pas besoin de filtres, le paysage se suffit à lui-même.
Tu peux nous parler de ton premier livre, Naked Waves…
Mon premier livre a été publié en Juillet 2021 par L’Ecurie avec une introduction de David Herman et conçu par la maison de design Praline à Londres. Je remercie tout particulièrement Stephane Quester pour sa confiance et de m’avoir permis de réaliser ce beau projet. Ce livre se concentre sur l’obsession du surfeur pour les vagues qu’il capture quotidiennement le long des côtes de son Pays Basque natal.
Le but de ce livre est de créer une expérience méditative, présentant des images hypnotiques. Les pages du livre fonctionnent comme une promenade guidée à travers le paysage qui capture le point de vue du spectateur depuis l’océan. Nous nous sommes penchés sur l’idée de la répétition et sur le flux et le reflux sans fin de la vague. Cette idée est illustrée par la répétition des images et des pleines pages qui visent à guider le spectateur à travers les pages. Les images sont divisées en sections qui correspondent à des couleurs différentes telles que le bleu, les tons pastel et le doré. De cette manière, nous créons un rythme et un flux tout au long du livre. Les deux thèmes principaux du livre étaient la couleur et la répétition, que nous avons traduits sur la couverture. En répétant des images au recto et au verso et en juxtaposant des images côte à côte, nous avons créé une composition inattendue qui évoque des sentiments de tranquillité et de calme. Il est disponible ici : https://lecurie-production.myshopify.com/products/naked-waves
Tu t’es aussi lancé sur le marché des NFT ?
Je me suis lancé dans les NFT en 2021, c’est à ce moment-là qu’ils sont devenus populaires. Un NFT est une représentation numérique unique d’un actif, généralement basé sur la technologie de la blockchain. Ils peuvent être utilisés pour représenter des œuvres d’art numériques, des vidéos. Ce qui m‘a plu c’est la possibilité de créer et de vendre des œuvres numériques uniques tout en explorant une nouvelle forme d’expression et capter un public aux quatre coins du monde. Les NFT permettent également de protéger ses créations et de rentrer en contact directement avec les collectionneurs et les acheteurs potentiels. Ce marché décentralisé, à l’intersection de l’art et de la technologie, offre des opportunités uniques pour les artistes.
https://superrare.com/platouxhttps://foundation.app/@platoux
Quel est ton regard sur les réseaux sociaux et comment les utilises-tu ?
Les réseaux sociaux sont une excellente solution pour faire découvrir son art, son talent et ainsi gagner en visibilité, c’est à mon avis un outil indispensable. Un grand nombre de personnes suivent mon travail, mais je préfère ne pas me concentrer sur les chiffres. Ce qui m’intéresse vraiment, ce sont les interactions qui en découlent. J’ai commencé à utiliser l’application en 2011. Au début, les utilisateurs partageaient des photos instantanées. Mais maintenant avec l’introduction de la publicité et des vidéos, le caractère instantané du contenu d’Instagram s’est estompé. Les publications sont désormais préparées et réfléchies à l’avance. Maintenant on a toujours un peu la pression. Avant de poster une photo je me dis toujours, est ce que c’est bien ou pas ? La remise en question est perpétuelle. Cela peut être usant à la longue, mais ça permet d’avancer. Cela dit, je pense que l’existence d’Instagram a contribué à démocratiser la photographie et a offert à une nouvelle génération la possibilité de s’exprimer sans nécessairement passer par de grandes écoles.
Tes projets pour les prochains mois ?
J’aimerais ouvrir ma propre galerie à Biarritz ! C’est un projet qui me tient vraiment à cœur, et je suis ravi de pouvoir combiner ma passion pour la photographie avec mon amour pour cette magnifique ville. Ma galerie sera un espace dédié à l’art de la photographie, où les talents locaux et internationaux pourront exposer leurs œuvres captivantes. J’ai hâte de créer un lieu où les amateurs d’art, les passionnés de photographie et les curieux pourront découvrir des images inspirantes et échanger des idées. En tant que passionné de photographie, j’ai toujours été fasciné par le pouvoir des images pour raconter des histoires et susciter des émotions. Biarritz est une source infinie d’inspiration avec ses paysages à couper le souffle, ses plages envoûtantes et sa riche culture.
Un peu d’auto-promo ?
Mon Instagram : @platoux. Mon site web ou vous pouvez retrouver une sélection de tirages d’art sur de nombreux supports ainsi que mon livre. www.jonsanchez.fr