C’est l’histoire d’un artiste qui représente à la fois personne et tout le monde à travers son célèbre petit personnage tout blanc avec un X en guise de visage. Il est l’œuvre de Mara, jeune talent de la scène montpelliéraine qui s’installera en 2025 au cœur du futur tiers-lieu artistique Restanque propulsé par Line Up. Une belle occasion de discuter un peu avec lui…
Hello Mara comment ça va ?
Salut Focus, ça va très bien. Merci pour l’invitation !
Ton histoire, ton parcours artistique en quelques mots ?
Je suis né en 1995, et cela fait environ 10 ans que je travaille autour d’un personnage que j’ai créé pour raconter mes histoires : un personnage tout blanc avec un X en guise de visage. À la base, je ne savais pas dessiner de visage, mais je voulais quand même raconter mes histoires. J’ai donc fait cette croix, née d’une frustration. Ce personnage a vu le jour en même temps que mon envie d’avoir un impact dans la rue et de proposer mes créations à la vue de tous. Je me disais que ça avait du sens, car en représentant «personne», je pouvais représenter «tout le monde». Cela rend mes dessins plus personnels et intimes pour les gens qui peuvent s’identifier à ce personnage.
Tu peux nous en dire un peu plus sur tes activités ?
J’ai commencé dans la rue en collant mon personnage partout à Montpellier, puis en France et à travers le monde. À partir de là, j’ai diversifié mes supports : je fais des toiles, des dessins, des sculptures, des vêtements, et même des NFT. Mon objectif est de voir ce personnage partout. Il est tellement simple que je ne vois pas de limites, et j’aime cette idée.
Comment tu définis ton langage visuel ?
Je ne sais pas trop comment le définir, je ne me pose pas vraiment la question. Ce que je vise, c’est la simplicité et l’efficacité. Je suis assez sensible à ça. J’ai envie de raconter des choses simples, mais avec mon angle et ma manière de voir les choses. Je puise mon inspiration et mes références dans l’imaginaire collectif, des choses auxquelles tout le monde a accès. Mon but est de créer avec tout ça.
Quels sont tes outils et techniques de travail ?
Ça dépend, j’essaie d’être varié dans mes supports et mes œuvres. Pour les toiles, j’utilise généralement des techniques mixtes : un mélange d’acrylique, de bombes et de pastel gras. Pour les collages dans la rue, j’ai gardé la même méthode depuis mes débuts : kraft blanc, Posca noir et colle à papier peint.
Qui sont tes clients ?
Je n’ai pas de «client» type, c’est vraiment très varié. Pendant longtemps, c’étaient souvent des collectionneurs qui commençaient leur collection avec mes œuvres. Maintenant, de plus en plus, j’entre chez des collectionneurs confirmés. Je travaille aussi avec des associations, des collectivités, des marques ou même des régions. C’est super vaste.
Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
En ce moment, je fais pas mal de toiles. J’ai deux événements prévus à Paris en 2025, j’ai pas mal de commandes de toiles à réaliser aussi et puis je vais également peindre un terrain de basket à la Paillade avec la ville de Montpellier très bientôt. Et avec les artistes de Line Up, on travaille sur notre nouvel atelier et le déménagement à Restanque, c’est un gros projet en cours.
Ta collaboration la plus inattendue, la plus singulière ?
J’adore collaborer avec d’autres artistes. J’ai fait pas mal de choses avec Julien Barriol (No Luck) et Kuro222. J’ai aussi collaboré avec Ador sur une expo en novembre 2024, c’était super. Mais la collaboration la plus inattendue, c’était avec le pochoiriste Guaté Mao, il y a des années. J’avais fait un collage en solo où j’imaginais un gardien de musée taguer sur la Joconde. Un jour, je suis passé devant, et je me suis rendu compte que la Joconde avait été remplacée par un portrait de Guaté Mao. J’ai trouvé ça génial, et c’était fait de manière respectueuse.
Celle dont tu rêves ?
Le rêve serait de bosser avec Matt Groening et d’avoir mon personnage dans les Simpsons, là ouais…
Un artiste incontournable ?
J’aurais pu dire Matt Groening, mais si je dois citer quelqu’un d’autre, je dirais Banksy. Pas tant pour son art en lui-même, mais pour l’impact qu’il a eu sur le monde de l’art. Il a permis de mettre en lumière un mouvement artistique entier.
Une œuvre d’art emblématique ?
La première œuvre à laquelle j’ai pensé c’est La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix.
Un musée à visiter absolument ?
Le Louvre. J’y suis allé pour la première fois récemment, et c’est vraiment à faire ouais en effet.
La dernière expo que tu as vue ?
La dernière expo que j’ai vue, c’était celle de mon ami Julien Barriol (No Luck) au Réservoir à Sète.
L’endroit idéal pour déconnecter ?
Chez ma grand-mère, haha.
Ton disque du moment ?
Je suis plus playlists que disques en ce moment. Je dirais un mix entre les Fugees, Sameer Ahmed, Oasis, A Tribe Called Quest et Queen.
Un film qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie ?
Si on n’a pas beaucoup de temps : Snatch de Guy Ritchie ou Les Affranchis de Scorsese. Si on a le temps : l’intégrale de One Piece.
Quel est ton regard sur l’IA et l’utilises-tu ?
Je trouve ça magique, c’est un super outil, très efficace. Je l’utilise souvent dans mes recherches, ça m’aide beaucoup. Je m’en sers comme un Google Images très poussé, et ça me convient parfaitement. Je ne pense pas que l’IA remplacera les artistes. Si on est sûr de soi et sincère dans sa démarche, il n’y a aucune raison d’avoir peur.
Tes actus et prochains projets ?
Une expo et un salon d’art à Paris en 2025, je donnerai les infos bientôt. Je travaille sur des figurines et des sculptures, j’aimerais beaucoup développer ça. Avec l’équipe de Line Up, on prépare le déménagement à Restanque, c’est un gros projet. Et j’ai encore plein d’autres choses en cours, certaines encore un peu secrètes pour le moment.
Pour te suivre en ligne ?
Sur Instagram : mara_mtp
Mon site : www.mara-world.com
Un dernier mot ?
Encore merci pour cette invitation et à très vite !