Muraliste, designer graphique, illustrateur… Dino Voodoo a développé un sacré coup de crayon et de pinceau depuis ses débuts dans le graffiti en 1990. Concentré d’influences multiples, de la science-fiction à la BD en passant par le constructivisme ou le surréalisme, son univers prend vie sur le papier avant de s’exposer dans la rue, son terrain de jeu privilégié. Il signe la couverture de ce nouveau numéro et se livre sur son travail et ses projets, confortablement installé sur l’île de Beauté.
Hello Dino Voodoo, comment ça va à Rennes ? Enfin en Corse plutôt ?
Bonjour Terriens, tout se passe bien pour moi, je viens d’atterrir en famille sur Corsica-2B, retrouver mes frères Apkallu de la Planet X pour se reconnecter avec la nature et la Moona sur cette île de beauté, notre petit Paradis Perdu.
On a dû te poser la question des centaines de fois… Quelle est l’origine de Dino Voodoo ?
Dino ça vient de mes origines reptiliennes du côté de mon père d’Orion et Voodoo pour le pouvoir de guérison et de magnétisme que j’ai hérité du côté de ma mère de Sirius.
Le graffiti et le skate font partie de ta culture depuis longtemps… c’est comme ça que tu as commencé à façonner ton univers artistique ?
En effet, c’est le point de départ. Ces deux disciplines se rejoignent dans la façon de s’approprier le mobilier urbain, la rue est devenue un terrain de jeux pour la plupart des gamins de ma génération. La couverture de NOWAY magazine illustré par Mode 2 en 1990 ainsi que les visuels des planches de chez Powell Peralta et Santa Cruz furent pour moi le premier déclic !
Puis au fur et à mesure, tu as mélangé de multiples influences. J’ai lu que tu étais particulièrement sensible à différents mouvements comme le Constructivisme, le Bauhaus mais aussi la science-fiction.
C’est un vrai travail d’alchimiste, des années de recherches afin d’arriver au grand œuvre, d’obtenir ma pierre philosophale, un savant mélange de styles et d’influences allant de la BD tels que Moebius et Jack Kirby pour la science-fiction en passant par les mouvements artistiques comme les affichistes tels que Cassandre, le Constructivisme pour mes compositions de lettrage, le surréalisme comme Yves Tanguy pour mes paysages ainsi que beaucoup de symboles hermétiques issu de mes études sur l’Atlantide et de l’Egypte Antique.
Tu travailles principalement sur les murs ? Et tu as aussi une activité de designer graphique ?
C’est mon école. Je viens du graffiti. Comme je le disais juste avant, j’ai découvert cette discipline en 90 et aujourd’hui je continue de la pratiquer en tant que muraliste. Mon activité de designer graphique s’est beaucoup développée depuis mon voyage en Chine. Le plus gros de mon travail consiste à réaliser des illustrations pour des grandes marques, des affiches et des cover pour des labels musicaux indépendants.
Tu montres pas mal tes créations sur ton carnet à dessins…C’est toujours le point de départ ?
Le dessin est un réflexe naturel, un premier jet, quelque chose d’instinctif voire primaire qui me procure une grande liberté. Je réalise énormément d’études préparatoires dans mes carnets en amont de chaque projet.
Les artistes montrent rarement la manière dont ils créent leurs œuvres mais de ton côté c’est différent.
Oui c’est vrai, je pense que chaque étape a son importance dans le processus de création. Je livre donc facilement mes formules alchimiques sur les réseaux sociaux.
Tu as participé en 2016 à un projet commun avec Julien Malland aka Seth. Peux-tu me raconter ce que vous avez réalisé ensemble ?
Seth nous a invités Mathias Brez et moi à participer au projet « Back to school China ». Nous avons réalisé une fresque murale en binôme sur la façade d’une école et quelques ateliers avec les enfants du village.
Tu as posté une nouvelle série il y a quelques semaines sur Instagram, tu peux nous en parler un peu ?
C’est une série strip de trois affiches qui vont se suivre sur l’année pour la programmation musicale de l’Echonova dont la première affiche représente les fishmen Apkallu, suivants d’Enki-Ea plongeant dans les abysses de l’Abzu afin de réactiver son œil de Crystal.
Et puis il y a aussi la couverture du magazine.
La couverture est la représentation de mon blaze astral que l’on retrouve placée au milieu de la poitrine sur nos combinaisons spatiales, une vue en coupe dévoilant l’organisme ou le mécanisme de chaque être galactique, variant selon l’espèce qu’elle soit organique végétale ou cybernétique.
Quel est le programme de l’été et de la rentrée ? Des prochains murs ? Des expositions ?
Cet été je prépare deux expositions, l’une en septembre qui sera visible au couvent des Jacobins à Rennes en compagnie de L’Outsider 2000 et Pro 176 notamment, l’autre en octobre à Saint-Malo dans le cadre de la biennale Teenage Kicks avec mon cartel Bims, Mathias Brez, Olivier Chaos et Poch avec qui je partage un atelier.
Un mot pour la fin…
« Tabula Smaragdina », « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas »