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VIOLAINE & JEREMY – Interview

Duo d’illustrateurs-graphistes parisiens, Violaine & Jérémy cultivent leur passion pour le dessin contemporain et le noir & blanc qu’ils partagent à travers des créations d’une saisissante élégance et précision. Inséparable, ce tandem de feu a fait de la presse papier un de ses terrains de jeu privilégiés à l’instar du monde textile. Rencontre.

Hello Violaine, Hello Jérémy ! Pour démarrer, déclinez votre identité…  Comment vous êtes-vous rencontrés ?

V&J : Nous nous sommes rencontrés parce qu’on devait se rencontrer. Ça n’aurait pas pu être autrement, sinon, comment aurait-on fait ? Imaginez, Violaine sans Jérémy et inversement… non non pas possible.

Comment répartissez-vous les tâches ? Quel est le rôle de chacun ?

Violaine : C’est une bonne question nous concernant car on pense que c’est un des points qui facilite beaucoup notre fonctionnement. Nous sommes très complémentaires. Tous les débuts de projets, sans exception, se font à deux. La conception, les idées, la DA générale, on la travaille ensemble. Jérémy est l’artiste de la team, c’est lui qui dessine et qui donne le premier input graphique. Moi, je travaille à partir de ces premiers jets pour compléter les projets. Je suis aussi le manager de l’équipe, je gère l’entreprise, les collaborateurs, les clients…

VIOLAINE & JEREMY

Vous travaillez principalement l’illustration, quelles sont vos inspirations en la matière ? Comment choisissez-vous vos sujets ? Vos techniques ?

Jérémy : On ne travaille pas uniquement l’illustration. Nos projets sont vraiment 50% DA-graphisme et 50% illustration.
Pour l’illustration, je dirais que mon univers artistique est guidé par les sujets qui m’intéressent dans la vie, à savoir l’histoire et la philosophie. Du coup, il en ressort souvent une forte expression, qu’elle soit douce ou agressive, dans le passé ou le présent. Mon cœur balance pour les portraits à travers lesquels j’aime raconter une histoire. J’apporte principalement de l’importance à la tenue vestimentaire et l’expression du visage pour décrire l’action qui est en train de se dérouler. Je dessine tout à la main. Pour le noir et blanc, je travaille à la pierre noire ou bien au crayon de papier. Pour la couleur, j’utilise les crayons de couleur et je travaille toujours des formats assez grands.

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Vous travaillez quasi uniquement le noir et blanc. Pourquoi ce parti pris graphique ?

Jérémy : Ce n’est pas vraiment un parti pris graphique, c’est plutôt dû à mes goûts personnels.

Vous collaborez avec le magazine Influencia. Racontez-nous un peu l’histoire du projet et votre mission…

Violaine : Au départ, Influencia est un site web qui écrit sur les tendances du monde de la pub et du marketing. L’éditeur qui a relancé le titre en 2009, Adrien de Blanzy, a voulu dépoussiérer la marque et la faire monter en gamme. C’est pourquoi il a choisi de faire la revue papier. Il nous a contactés et nous nous sommes très bien entendus. Nous avons créé une maquette douce et intemporelle, trouvé une esthétique qui n’est pas marquée dans le temps. Nous avons travaillé la typo, et même créé la typo de titrage. Nous avons un penchant naturel pour le dessin contemporain, nous avons donc présenté une maquette avec pas mal d’illustrations. Pour chaque numéro, on fait appel à de jeunes illustrateurs qu’on trouve en cherchant de longues heures sur le web. Avec toutes ces recherches et au bout de 13 numéros d’Influencia, on a fini par se créer un bon réseau d’illustrateurs. Depuis le n°1, c’est Jérémy qui dessine toutes les couvertures. Ça a vraiment contribué à donner une identité forte à la revue et par rebond, à la marque. C’est un vif succès dans le milieu de la com’, les retours sur la DA de la revue sont toujours très positifs.

Le magazine L’ADN, créé par le même éditeur, est totalement différent. Quelle fut votre approche pour cette parution ?

Jérémy : L’ADN est effectivement très différent. C’est une revue qui traite principalement de sujets d’innovation. On a travaillé la maquette en recherchant une esthétique assez froide et tranchée. On cherche à évoquer la modernité, la science, la technologie. L’ADN a aussi une démarche artistique : pour chaque numéro un photographe choisi par nos soins est mis à l’honneur. Son travail est présenté au travers d’une série sélectionnée dans son portfolio. On retrouve cette série tout au long de la revue : en couverture et en ouverture des 10 chapitres. Il y a également une page de présentation qui lui est dédiée en début de revue. C’est un grand plaisir pour nous de travailler avec de talentueux photographes des 4 coins du monde.

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Vous êtes aussi chargés la direction artistique pour la publication de la Villa Méditerranée à Marseille. Vous y faites intervenir d’autres illustrateurs, comment les choisissez-vous, quelles relations entretenez-vous avec eux en terme de création ?

Violaine : On a passé beaucoup de temps sur le web à surfer de sites en sites. Nos goûts sont assez faciles à cerner : on aime le dessin contemporain. On aime les styles très marqués. Par exemple, vous ne verrez pas de dessin façon BD dans nos productions. Même si on adore la BD pour nos lectures personnelles, ce n’est pas un style qu’on aime travailler.

On a la chance d’avoir une très belle scène de l’illustration en France avec beaucoup de jeunes talentueux. Jetez un œil sur les travaux des étudiants des Arts Déco de Strasbourg, c’est un bon exemple.

Quant à la relation de travail, on a un principe assez simple : les illustrateurs sont des artistes. On vient les chercher pour leurs univers, leurs styles, leurs idées. Donc on essaie le plus possible de les laisser libres. On ne donne pas de brief. On les laisse s’inspirer des textes ou des sujets et on utilise leur travail tel qu’ils nous le livrent.

Donner trop de direction, c’est dénaturer le travail de l’artiste. Souvent les gens pensent que l’illustration c’est un style, un trait. Ce qui est vrai. Mais ils oublient que c’est aussi un univers, un choix de sujet, un choix de personnage. Si on intervient dans la création d’une image en imposant des compositions, des personnages, des décors, on est surs de perdre l’essence du travail pour lequel on vient, au départ, chercher un artiste.

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Vous explorez également de monde du textile en créant des imprimés pour AMI…

Jérémy : C’est un exercice très différent et assez agréable. C’est plaisant de travailler avec l’idée qu’un tissu va être produit et que le motif sera porté. Un imprimé, c’est un vrai “choix” en terme de mode pour les hommes qui le portent. Ce n’est pas une démarche légère, il y a quelque chose d’assumé, d’affiché. Pour un homme, acheter un t-shirt avec un dessin, c’est facile. Mais acheter un pantalon à motif, c’est beaucoup plus difficile ! C’est ce vrai “choix”, qui est plaisant voire glorifiant. Ça donne un peu l’impression que les clients valident notre travail au point de s’afficher avec.

Justement, quel est votre rapport à l’univers de la mode ?

Violaine & Jérémy : Rien de spécial, on travaille avec la mode comme avec d’autres clients. Mais, on peut vous avouer que nous sommes des « modeux », on aime s’habiller.

Illustrations, direction artistique, création d’identités, typographie… Vous explorez de nombreuses facettes du graphisme… Comment choisissez-vous vos projets ?

Violaine & Jérémy : Toujours de la même manière. On se pose une seule question : est-ce que ce projet a le potentiel pour est présenté dans notre book ? Autrement dit, on ne choisit jamais les projets pour le prix financier qu’on en tire. On choisit toujours un projet pour ce qu’il nous permet de réaliser graphiquement.

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Vous pouvez nous parler des projets en cours et à venir ?

Violaine & Jérémy : On a plein de choses en cours. Un guide de l’emploi nouvelle génération, des identités graphiques, la création de carrés de soie pour une grande maison de couture, des pochettes d’album… et des vacances, encore des vacances, toujours des vacances.

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