Ils sont jeunes, talentueux et à la fois architectes et décorateurs. Karl Fournier et Olivier Marty, fondateurs du Studio KO ont une conception de leur métier bien précise : l’architecture comme un geste fort, original et en perpétuelle réinvention.
Pas de spécialité pour le Studio KO qui a déjà aménagé appartements, villas, hôtels et boutiques, de Paris à Los Angeles. Mais c’est au Maroc que leur production s’est affinée, avec nombre de projets dont le désormais célèbre Musée Yves Saint Laurent de Marrakech : « Notre développement au Maroc n’était pas prémédité. Il est le fruit du hasard, des rencontres, des opportunités, explique Karl Fournier. Ce pays nous a offert la possibilité de construire très vite, alors qu’en France, il est difficile pour les jeunes architectes d’avoir accès à la commande architecturale. »
Et parmi ces projets, des villas extraordinaires, qui semblent faire réellement partie du paysage, bâties en terre ou en pierre sur la crête d’une colline. Mixant savamment les techniques traditionnelles à une architecture très contemporaine, Karl Fournier et Olivier Marty ont l’audace de mobiliser toutes les ressources locales qui s’offrent à eux, que ce soit au Maroc ou en Provence, à Paris ou à Londres, en passant par Saint Barthélemy et par l’Italie.
Installée dans la capitale française, au cœur de Londres et à Marrakech, l’agence, fondée en 2000 compte près de 50 collaborateurs qui, dans leur démarche, privilégient donc les matériaux locaux plutôt que les dernières innovations high-tech. Pour la Villa K à Tagadert, ils se sont par exemple inspirés des anciennes constructions environnantes, pour la Villa G à Bonnieux dans le Lubéron, ils ont gommé la frontière entre intérieur et extérieur afin de mettre en lumière la forêt voisine, pour la Villa E située dans la vallée de l’Ourika, ils ont collecté des pierres dans la région pour fondre le bâti dans le paysage, transformant ce dernier en tableau grandeur nature… Et même pour leurs projets d’aménagement d’espaces de vente, ils réutilisent les codes des lieux qu’ils investissent en s’immergeant dans le quartier ou dans l’histoire locale.
Entrés dans le métier par la porte de l’architecture d’intérieur, ils sont extrêmement attachés et sensibles aux détails. Une attention qui leur a permis de séduire de nombreux clients et de s’attaquer à des projets comme l’hôtel Chiltern Firehouse, le mythique Château Marmont à Los Angeles, des boutiques AMI, Aesop ou Balmain à New York et Tokyo, des restaurants et des hôtels à Paris comme Le Quinzième, La Pâtisserie Cyril Lignac, Eugène Eugène à Puteaux, le futur hôtel du Bus Palladium, et évidemment des projets marocains d’envergure, une villa conceptuelle au pied du mont Toubkal, le Relais & Châteaux L’Heure Bleue à Essaouira, le resort Royal Palm la réhabilitation du Grand Café de la Poste dans le quartier du Guéliz ou encore la maison de Pierre Bergé à Tanger.
« Notre ambition reste celle de la pérennité », un contre-pied à la construction de masse qui se traduit par une écriture singulière englobant littéralement le dehors et le dedans, le contenant et le contenu. Le style de Studio KO est donc éclectique, esthétique, épuré et intemporel, et l’appétit de création des deux associés est sans limite : c’est l’excitation de travailler en territoire inconnu qui les porte. Pour cela, il se répètent souvent une phrase de Jean Nouvel : « chaque nouvelle situation requiert une architecture nouvelle ».
Lignes fluides et modernes, solutions ingénieuses, sens du contraste… Le Studio KO est l’agence en vogue de ces dernières années, avec une multitude de projets en cours : un restaurant à St Germain, un autre à Londres, un penthouse à Hong-Kong, et même un loft New-Yorkais pour le réalisateur Francis Ford Coppola…