Son nom vous est peut-être inconnu mais vous avez certainement entendu parler de sa dernière réalisation : la nouvelle gare du World Trade Center à New York. Architecte star réputé pour ses réalisations spectaculaires, mêlant notamment le béton, le verre et l’acier, et dont les formes semblent évoquer des oiseaux démesurés, Santiago Calatrava voit ses travaux érigés au rang d’oeuvres d’art.
Né en 1951 à Valencia, Santiago Calatrava obtient son diplôme d’architecte à l’Escuela Tecnica Superior de Arquitectura dans sa ville natale et poursuit ensuite son cursus en génie civil à Zurich afi n de donner une orientation claire à sa carrière. En 1984, il dessine et construit le Pont Bach de Roda à Barcelone, une commande réalisée pour les Jeux Olympiques de la capitale Catalane. Ce pont fut le premier d’une longue série d’ouvrages qui établiront ainsi sa réputation internationale.
Son intérêt pour la rigueur mathématique le pousse à proposer des projets qui défi ent les lois de la gravité. Ses structures métalliques aériennes, légères et laissant une grande place à la transparence placent son œuvre au croisement de l’art, de l’architecture et de l’ingénierie. Ses constructions sculpturales et picturales s’inscrivent dans une architecture contemporaine et futuriste. Son chef d’œuvre le plus représentatif est sans conteste la Cité de Arts et des Sciences de Valence, un bâtiment tout en courbes sorti de terre en 1998 qui étonne par son blanc immaculé.
Pour ses travaux, Calatrava mêle conjointement la nature, le corps humain et le domaine du construit pour harmoniser les lignes et les courbes de ses compositions. Son travail devient ainsi artistique, élevant alors son statut de bâtisseur au rang d’artiste. A ses yeux, l’architecture est une savante combinaison de tous les Arts, raison pour laquelle il est, en plus d’être architecte, peintre, sculpteur, céramiste et concepteur de mobiles. Une seconde carrière parallèle qui lui vaut une reconnaissance dans le monde de l’art avec, par exemple, de grandes rétrospectives de son travail au Palais Strozzi à Florence en 2000 : « Santiago Calatrava : artiste, architecte, ingénieur », au Metropolitan Museum of Arts de New York en 2003 : « Santiago Calatrava: Sculpture Into Architecture », ou en 2010 au Grand Curtius de Liège en Belgique. De nombreuses autres expositions aux quatre coins de l’Europe ont également présenté ses travaux. Mais revenons à son architecture…
Le travail de Calatrava est parfois durement critiqué. Nombre de ses projets ne respectent pas le budget initial, engendrent des coûts d’entretien exorbitants ou des carences structurelles graves, sont inadaptés à leur utilisation… Vivre, ou travailler dans une « sculpture » de Calatrava n’est donc pas toujours évident. Mais cela n’enlève rien à son talent et ne l’a pas empêché de poursuivre une carrière prolifi que depuis ses bureaux basés en Suisse. Récompensé à de multiples reprises, il a notamment reçu la médaille d’or de l’Institute of Structural Engineers de Londres, le prix City of Toronto Urban Design Award, la médaille d’or du mérite des Beaux-Arts et a été fait chevalier des Arts et des Lettres en France sans oublier le prix Principe de Asturias Art Prize en Espagne, mais cela ne constitue qu’une petite liste de ses nombreux titres.
Parmi ses constructions emblématiques, on peut citer évidemment la gare du World Trade Center de New York, hommage aux disparus du 11 septembre 2001, le Musée de Demain à Rio de Janeiro, le Pont de la Constitution à Venise, le Turning Torso, à Malmö, en Suède qui a reçu l’Emporis Skyscraper Award en 2005, le Complexe Olympique d’Athènes… La liste est longue, car en plus de 30 années de carrière, il est facile d’imaginer le nombre de ponts, de gares et de bâtiments publics auxquels Calavatra a donné naissance. Et à seulement 65 ans, on peut présager qu’il continuera de proposer une architecture aérienne, réalisée avec ses matériaux fétiches que sont le béton blanc, le verre et l’acier, sa signature architecturale.