20 CHARLY MIMA CARRASCO LOUISE WE ARE HERE

Louise CARRASCO Interview

On retrouve un côté très naturel et spontané sur tes clichés…
Effectivement, j’apporte beaucoup d’importance à cela. Je n’aime pas quand mes mannequins femmes/hommes posent trop. Je leur demande souvent de rester eux-mêmes, de me parler, de rigoler, ou même de s’ennuyer. Je pense que j’ai gardé ça de mes shootings mode enfant. J’ai pendant longtemps refusé de faire de la photo de mode avec des mannequins professionnels, car j’avais beaucoup de mal à retrouver cette spontanéité chez eux. Je me rends maintenant compte qu’il s’agit juste d’un peu de confiance mais également d’un bon casting.

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Tu collabores régulièrement avec la presse magazine : Paulette, Intersection… Quel rapport entretiens-tu avec ce type de supports ?
Paulette est le premier magazine à m’avoir donné la chance de réaliser ma première couverture et série photo papier. Je pense que je leur dois beaucoup, car c’est grâce à cette belle équipe que j’ai réussi à prendre confiance en mon travail. C’est toujours assez émouvant de voir ses photos sur papier, j’ai l’impression qu’elles prennent vie. Elles ne tombent pas dans le néant de mon disque dur ou d’internet. Mes parents ont toujours fait des albums photos depuis que je suis toute petite, du coup j’ai le même rapport avec le support papier, c’est un peu comme un souvenir. Dans 20 ans je les retrouverai peut-être dans un carton chez mes parents et je me dirais « ahhh sympaaaa ».

Pour Intersection, tu as réalisé le shooting « Biker Girls » qui se démarque du reste de ton travail. Comment ça s’est passé ?
Ma série « Biker Girls » pour Intersection est effectivement assez différente de mon travail car c’est une commande. J’ai collaboré avec la styliste, Juliette Alleaume qui travaille souvent pour eux. Elle m’a donc parlé de ce projet « bosozoku » qui fait référence aux clans de motards et automobilistes au Japon. J’ai tout de suite accepté, car je trouvais l’idée vraiment cool. On a donc commencé nos recherches ensemble : monter notre équipe (make-up, coiffure… ), élaborer un moodboard avec nos inspirations, chercher des modèles, trouver un lieu etc… Il est vrai que j’ai l’habitude de shooter en extérieur ou à la lumière naturelle, mais pour ce shooting on s’était dit que ça pouvait être cool de travailler sur une ambiance de nuit, donc avec un fond noir, des gélatines de couleurs… Un peu comme une nuit à Tokyo.

Tu as présenté ta première expo en mai dernier, « My Little Montreuil », qui avait pour sujet l’histoire de deux sœurs…
De mes 18 ans à mes 22 ans, je travaillais tous les étés dans un dispositif original de la Mairie de Montreuil qui consistait à répartir des animateurs sur les différents quartiers de la ville pour proposer des activités aux enfants qui ne partaient pas en vacances et qui n’allaient pas non plus en centre aéré. J’ai rencontré une bande de filles dont je me suis occupée pendant 4 ans. Été après été, je suis retournée à Montreuil avec mon appareil photo. Je les ai vues grandir, changer. C’est comme cela que j’en suis arrivée, moi qui venais à peine de sortir de l’enfance, à participer à leurs crises de fou rire, à suivre leurs histoires rocambolesques ainsi que leurs causeries qui n’en finissent jamais. Les photos du début, surtout celles de Codoré et Worokhyie, les deux sœurs que j’aime comme mes propres petites sœurs, me touchent énormément.« My Little Montreuil » n’est ni un projet de photos sociales, ni une quelconque poésie du bitume. Mon ambition a juste été de figer par ces quelques photos, ces longues journées d’insouciance à Montreuil afin qu’elles ne disparaissent pas. « Jamais plus je n’aurais d’amies comme celles que j’ai eues lorsque j’avais 12 ans », me suis-je dit en me mêlant à leur quotidien joyeux. Mais comment ne pas éprouver de la nostalgie lorsqu’on voit une bande de gamins se tordre de rire pour un oui ou pour un non ?

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J’ai lu que ton père était originaire du Chili. De quelle manière cette double culture influence-t-elle ta photographie ?
J’ai été adoptée à ma naissance à Santiago du Chili, par ma mère qui est française et mon père originaire du Chili. Nous y avons vécu jusqu’à mes 4 ans, ensuite nous sommes partis nous installer à Paris où j’ai passé toute mon enfance et adolescence. Pendant mes études aux Gobelins, entre 2016 et 2017, j’ai fait quelques allers-retours entre Paris et Santiago. Avec ma double-nationalité, je me suis dit que ça pouvait être intéressant de me développer sur deux continents. Aller au Chili m’a fait changer de perception, et m’a sorti de mon Paris tout gris, pour découvrir un pays chaleureux, avec des nouveaux paysages, des nouvelles lumières et surtout des couleurs magnifiques. Je suis passée d’une ambiance peu colorée à quelque chose de joyeux, dynamique et plein d’énergie. J’ai rencontré des personnes incroyables qui m’ont aidée à m’affirmer et à grandir. Cette double culture a eu un véritable impact dans mon travail. Et j’espère y retourner bientôt.

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Tu travailles avec ModaCL, site web chilien consacré à la mode…
J’ai découvert ModaCL grâce à mon ami styliste et producteur Reno Muñoz. Nous avions travaillé ensemble sur un éditorial assez cool qu’il avait décidé de présenter au créateur de Modacl, Luis Andres Miranda. Par la suite, j’ai rencontré Luis, nous nous sommes tout de suite très bien entendus.
Grâce à ses interviews, il m’a aidé à me faire connaître et à me faire une place sur le marché de la photographie de mode chilienne. De mon côté, je veux également faire connaître ModaCL à Paris, c’est important d’échanger et de découvrir le travail d’autres photographes et artistes.

Louise Carrasco Schon 1 WE ARE HERE

Quels sont tes projets en ce début d’année ? Une nouvelle exposition en 2018 ? Des voyages ?
J’ai quelques projets cool qui arrivent. Je vais travailler pour Sneakersnstuff, une boutique de Sneakers suédoise. C’est génial de collaborer avec eux, on fait toujours des projets cool et assez fous. Le dernier a été exposé dans tout Paris en affichage sauvage pendant la Fashion Week. C’était une bonne expérience. J’ai également un projet en cours avec Grazia, un éditorial mode shooté à l’argentique. Sinon j’aimerais beaucoup profiter de 2018 pour voyager. Je rêve d’aller au Japon et de faire le tour de l’Amérique Latine. Et en ce moment, j’expose quelques photos chez Rude Manners, à Paris. Si vous en avez l’occasion, allez y faire un tour !

https://www.carrascolouise.com/

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